Icône prestigieuse de Citroën, la SM, fête cette année ses 40 ans. Une bonne occasion pour mieux connaître ce grand coupé, à la carrière mouvementée, mais à la ligne indéniablement belle et intemporelle. Encore aujourd'hui, les fans des chevrons en rêvent.
La Citroën SM
Dès la mise en place du projet VGD (qui aboutit à la DS), Citroën souhaite introduire un coupé sportif pour chapeauter sa gamme luxueuse. Cependant, les chevrons sont encore fragiles, et il faut attendre 1968 pour que la marque, qui rachète l'italien Maserati, ait l'idée d'enfin pouvoir réaliser ce coupé en servant des organes transalpins. Il faut alors développer un moteur V6 pouvant intégrer le capot de la DS, mais ne dépassant pas les 15 CV (vignette fiscale oblige) ! Ainsi naquit la Grand Tourisme de Citroën, qui prit le nom SM (S de de Sport et M de Maserati).
A sa présentation au salon de Genève 1970, le public est aussi fasciné que lors de la présentation de la DS. Une ligne élégante, originale, sportive, associée à une excellente motorisation : le succès était quasi assuré ! Mais le sort en décida autrement... Des défauts de fiabilité apparaissent : le moteur n'est en effet qu'un V8 auquel on a retiré deux cylindres pour en faire un V6. En outre, la consommation est jugée excessive, et le plus rebutant pour les acheteurs était sûrement son prix. Alors que péniblement, à coups de photos avec Brigitte Bardot la SM se faisait connaître, la crise pétrolière de 1973 eut raison de sa gloutonnerie. Seuls quelques dizaines de milliers d'exemplaires furent écoulés...
Mais Citroën utilise aussi la SM pour remplacer la DS en rallye. Dès sa première course c'est la victoire, et la marque en profite pour lance le slogan "SM, première sortie, première victoire". Même aux Etats-Unis (eh oui les français étaient présent sur ce marché à l'époque...), tout le monde l'admire, et le magazine Motor Trend lui accorde le titre convoité de "Voiture de l'Année".
Autre coup de pub : le Président Georges Pompidou commande 2 exemplaires spéciaux qui seront nommés les "SM présidentielles". Leur particularité est d'avoir 4 portes et d'être découvrables, servant ainsi de voitures d'apparat lors des cérémonies officielles. Ces voitures sont encore aujourd'hui utilisées par l'Elysée, notamment en 2005 pour le Centenaire de l'Entente Cordiale avec la Reine d'Angleterre.
Autre coup de pub : le Président Georges Pompidou commande 2 exemplaires spéciaux qui seront nommés les "SM présidentielles". Leur particularité est d'avoir 4 portes et d'être découvrables, servant ainsi de voitures d'apparat lors des cérémonies officielles. Ces voitures sont encore aujourd'hui utilisées par l'Elysée, notamment en 2005 pour le Centenaire de l'Entente Cordiale avec la Reine d'Angleterre.
La SM, voiture présidentelle.
La SM fait également l'objet de nombreuses transformations par Henri Chapron, le carrossier attitré de Citroën. Il crée alors un cabriolet, la Mylord, dont il ne fut fabriqué que huit exemplaires, alors qu'elle devait être produite en série au Quai de Javel. On compte également une berline, la SM Opera, sur laquelle la SM présidentielle dérive.
Encore aujourd'hui, la SM est un objet de culte, et pas seulement pour les fans de Citroën. Elle reste une voiture de mode, symbole du luxe à la française, du chic et du raffinement, ainsi que d'une distinction toute dandy qui plait à l'aristocratie. Elle représente une époque opulente, celle des Trente Glorieuses, qui se meure dans les années 70. Arrivée trop tard et préparée trop vite, la SM aurait pu avoir un tout autre destin. Un destin poissard qui colle à la peau du luxe automobile hexagonal depuis la SM.
Lulu & Nicou de WorldScoop