14 février 2010

Avenir : Fiat & Chrysler

La récente alliance des groupes Fiat et Chrysler va faire perdre de nombreux fans à ces marques qui font désormais plus qu'une. Les clones vont se multiplier dans les années à venir d'après le plan produit de Fiat... A côté, l'éphémère alliance avec General Motors ressemble au paradis ! A vouloir faire de grandes économies, Fiat fait un pari risqué. La clientèle va-t-elle suivre ? Les résultats seront-ils au rendez-vous ? Quel choix autre que celui de la casse sociale à coups de boutoir sera-t-il pris ? La qualité, sur laquelle la clientèle européenne (et de plus en plus américaine) est tatillonne, sera-t-elle garantie ? Rien n'est moins sûr que les réponses à ces questions.

La Chrysler Delta, premier dommage collatéral

Au Salon de Détroit, Fiat a présenté son plan produit commun avec Chrysler jusqu'à 2013. En marge de ces annonces, il dévoilait le premier "bâtard" de l'alliance : la Chrysler Delta, qui a dû en faire cauchemarder plus d'un. En 2010, le clonage sera limité mais sûrement catastrophique : Chrysler va donc rebadger la Lancia Delta à son compte, et Fiat le Dodge Nitro. Ce tout-terrain encore plus massif qu'une Jeep devrait très mal s'intégrer à la gamme de la plus grande marque italienne, qui depuis la Grande Punto (devenue entre temps Punto Evo) se veut très fine et design. Aucune cohérence de gamme : la Fiat 500 est un des modèles les plus rondouillards et mignons du marché alors que le possible "Fiat Nitro" sera taillé à la serpe et aussi sexy qu'un bloc de béton. Dommage collatéral du mariage donc.

Le Lancia Phedra II, succédané de Chrysler Voyager rebadgé

En 2011, programme là encore assez peu chargé fort heureusement ! Fiat restylera le Dodge Journey pour remplacer son monospace Ulysse. Ce SUV vendu comme monospace à transmission intégrale se vend plutôt bien en Europe sous le buffle américain, mais qu'en sera t'il avec la marque Fiat qui multiplie les échecs dans tout segment au dessus de celui des citadines ?

En 2012, Lancia fera les frais de cette alliance. Les Chrysler Sebring et Sebring restylées porteront le logo bleu de la marque en Europe. Pareil pour la future berline 300C qui ne s'avère pas du tout adaptée aux codes Lancia. Le meilleur est toujours pour la fin : le Chrysler Voyager sera à peine retravaillé pour devenir le Lancia Phedra II. Vous pouvez découvrir un rendu de L'Automobile Magazine ci-dessus, qui est malheureusement très réaliste. Pour mieux comprendre la logique de Ssergio Marchionne, patron de Fiat, il faut comprendre la consanguinité contrainte de Chrysler et Lancia. La marque centenaire italienne possède encore un peu de son lustre en Europe, notamment en Italie, France, Suisse et Allemagne. Sur ces marchés, les clients auront des Lancia, mais ailleurs ce seront les mêmes modèles badgées Chrysler (Grande Bretagne, Espagne, et outre-Atlantique). Compliqué, mais logique et insoutenable sachant que ces marques sont complètement aux antipodes l'une de l'autre.

Vous devez vous dire : et Alfa alors ? Côté Brera/Spider/GT et surtout 159, ces dernières ne seront pas renouvelées. La marque ne pourra plus compter que sur les compactes Guillieta et MiTo. Fiat voudrait tuer à petit feu la marque au trèfle qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Mais le groupe VAG (Volkswagen) serait déjà intéressé et voudrait la racheter ! Espérons que l'allemand ne se contentera pas de faire du clonage comme sur les Audi et VW... si un tel rachat a lieu, ce qui (sans être une catastrophe) serait dommageable pour Alfa qui y perdrait son indépendance technique pour une sûreté financière.

Aucun clone ne sont prévus pour Ferrari et Maserati. Heureusement (les Maserati sont déjà des Ferrari au rabais) ! Mais pourquoi Fiat ne ferait-il pas une Ferrari Topolino et une Maserati Panda, comme on l'a vu avec l'Aston Martin Cygnet ? Tout dépend du succès de cette dernière... Croisons les doigts pour que de tels minis ne voient pas le jour !

Tant que nous parlons d'un groupe, une nouvelle marque ferait son apparition. Il s'agit de Zastava (une marque serbe née avec un partenariat entre Fiat et la Yougoslavie) que Turin ressusciterait pour en faire sa marque low-cost, tel Renault avec Dacia.

Bref il a de quoi avoir peur, mais nous ne ferons pas de crise cardiaque car nous savons maintenant à quoi nous attendre ! Quand une turinoise avide rencontre un américain désargenté, gare aux dégâts !

Source : BlogAutomobile

Lulu & Nicou

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